La tête vide

D’après « la tête vide » de Raymond Guérin

© Editions Gallimard

Adaptation et mise en scène : Gilles Chabrier

Assistant mise en scène : Nicolas Zlatoff

Comédiens plateau :
Eric Challier – Claude Pellegrin
Muriel Coadou – Hélène Bourchenin
Nathalie Ortéga – Alberte Daquin
Christian Scelles puis Frédéric Hulné – Louis Bourchenin

Comédiens film :
Stéphane Bernard – Victor Barcenas / Christine Berthier – Adèle Morfain / Louis Bonnet – Anselme Sablonet / Yves Bressiant – Maximin Labertrandie / Emilie Capliez – Léa Lucas / Claudine Charreyre – Suzanne Barcenas / Josiane Carle – Mme Pellegrin / Anne Ferret – Lise Cardin / Baptiste Guiton – Emmanuel Chicoine / Jean-Pierre Laurent – Cyprien Sagelet / Anne Raymond – Yvonne Tonnelier : Jeanne Vimal – Marie Laustriat et les enfants :Victor et Samuel Bernard, Adèle Chabrier, Camille Koenig  — Georges, Edouard, Françoise et Angèle Barcenas / Colin Chabrier – Michel Tonnellier

Chef Opérateur : Pierre Grange / Création lumière : Hubert Arnaud / Création Son : François Chabrier : Collaboration artistique et vidéo : Bertrand Saugier / Maquillage : Mélusine Rolle et Aurore Lafaye / Chargée de production : Aurélie Maurier

Production : Collectif7

Création en janvier 2009 en coproduction avec la Comédie de Saint-Etienne-CDN
Reprise au théâtre Astrée à Villeurbanne et au théâtre de l’Aquarium à Paris
Cette création a bénéficié d’un soutien de la ville de Saint-Etienne, de la DRAC Rhône-Alpes, du Conseil Général de la Loire, du DICRéAM, de la Région Rhône-Alpes.

Au lieu dit La Tourbière, on découvre un matin les deux corps nus et enlacés de Suzanne Barcenas et Gustave Tonnellier. Crime ou suicide ? Ça jase au village… Qui aurait pu se douter que ces deux êtres « sans histoire » vivaient une passion adultère ?
Madame Barcenas n’était-elle pas une épouse idéale dans une famille parfaite ? A moins que… L’enquête commence ! Et plus on avance de découverte en surprise, plus se creuse l’énigme des êtres…
Claude Pellegrin, écrivain, critique d’art, archéologue et propriétaire du lieu-dit « La Tourbière » où s’est déroulé le double meurtre/suicide, convie ses amis : Louis Bourchenin, rédacteur en chef de « l’éveil républicain », sa femme Hélène, la doctoresse Albertine Daquin, ainsi que le public, à se questionner, en sa compagnie, à propos des motivations des principaux protagonistes de l’affaire.
À partir de l’acte fondateur qu’est la découverte des deux cadavres, Claude Pellegrin, en archéologue des relations humaines, et avec l’aide de ses hôtes, va partir en quête d’une vérité de
l’individu.
En se déplaçant au gré des témoignages et des confidences, son point de vue (la vérité) va changer, il va être amené à chaque fois à reconsidérer sa perception de l’histoire. Vérité qui va s’avérer rapidement insaisissable puisqu’elle ne pourra être perçue que de façon parcellaire, ou du moins que dans les oscillations des pensées qui l’entoure.
Où l’on s’aperçoit que chacun produit sa propre vérité à propos d’un fait donné.

Qui est Victor Barcenas ? Un mari cocu, bafoué, qui, sachant qu’il a épousé une femme indigne, essaye malgré tout de maintenir debout son ménage en reportant son affection sur ses enfants ? Ou un mari toujours cocu, sans doute, mais qui ne l’a pas volé ; un mari jaloux, grippe-sous, tyrannique, violent et cynique ; bref, un mari pour lequel on ne peut avoir que du mépris ? Pourquoi Suzanne Barcenas, qui affectait de tels sentiments de répulsion à l’égard de son mari, acceptait-elle ces si fréquents rapprochements sexuels avec celui-ci ? Qu’il y avait-il d’empoisonné en elle, de vénéneux pour ensorceler Gustave Tonnellier, pour qu’au-delà de la vie même, ses sortilèges agissent ? Quel a été le mobile du crime, et quels ont été les ultimes soliloques du « criminel »? Voici quelques questions qui seront soulevées lors de la soirée organisée par Claude Pellegrin. Dans un dispositif scénique quadri-frontal, installé autour de l’espace de jeu, entouré par des mosaïques d’images donnant accès à d’autre points de vue, nous proposerons au public un espace, un jeu, un « cluedo cubiste », où il pourra à son tour participer à l’infini jeu des interrogations et au récit exquis des interprétations, où il pourra se réapproprier le flux de l’histoire.
Gilles Chabrier

Presse

Je suis sorti ravi et troublé de la belle et surprenante adaptation du roman de Raymond Guérin. Par sa mise en scène judicieuse, Gilles Chabrier prolonge et donne corps et chair à l’étonnante écriture de l’auteur. Il entraîne la faim de savoir dans une spirale où naît la poésie, seule capable de réconcilier ombre et lumière . Nous spectateurs, comme dans une chambre noire recevons l’image inversée de l’interprétation que se font les protagonistes de la réalité, voyons et ressentons les parts d’ombre et d’incertitudes qui les agissent à leurs dépens. Un spectacle diablement malin…

Les coups de coeur de Monsieur Guy. Studio Théâtre / France Inter

Eric challier, Muriel Coadou, Frédéric Hulné et Nathalie Ortega se livrent à une énigmatique danse de mort avec une grande finesse, des montées violentes, de belles images sur ce plateau qui se couvre d’eau sans qu’on y prenne garde, où un grand et bel acteur nu vient s’étendre à la fin du spectacle.

Edith Rappoport. Le Monde.fr

La prédominance du visuel, les sons qui emplissent la scène et les jeux de lumières froides créent une atmosphère réellement hypnotisante. La mise en scène de Gilles Chabrier, moderne, décalée et pleine de sensualité, fait émerger la sombre tension sexuelle qui habite les protagonistes. Elle porte la pièce et lui insuffle une sensorialité forte.

Anne Clause. Rue du Théâtre

(…) Deux corps enlacés , deux corps raides aux tempes brûlées , enveloppés dans une bâche plastique (…) Le spectacle procède par une accumulation de torsion comme autant d’indices. Le traitement vidéo et le dispositif scénique créent un huit clos propice aux fantasmes …

Jean-Pierre Thibaudat. Rue 89